mardi 12 décembre 2017

[ Stephen King ] ¤ Sac d'Os ¤

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14/20


Quatrième de couverture :


    Reclus à Sara Laughs, sa maison de campagne, près d'un lac, Mike Noonan n'écrit plus. Depuis la mort brutale de sa femme Jo, enceinte, ce romancier à succès connaît l'angoisse de la page blanche.
    La rencontre de la petite Kyra, puis de sa mère Mattie, jeune veuve en butte à la malveillance de son richissime beau-père, amorce t-elle pour Mike un nouveau départ? Il le croit, mais c'est compter sans les ombres qui hantent Sara Laughs. Celle notamment d'une chanteuse de blues, violée et assassinée des décennies plus tôt par les racistes du coin...
    En devenant l'allié de Mattie et de Kyra, Mike a bravé les forces de l'enfer. Elles vont se déchaîner contre lui, dans les pages enfiévrées de ce roman salué par la critique mondiale comme LE chef-d’œuvre de Stephen King

[ Mon avis ]

J'avoue totalement : je n'avais jamais lu de Stephen King, du moins, pas dans mes plus proches souvenirs. Pourtant, ce bouquin traînait dans ma bibliothèque depuis un moment et je n'ai jamais eu le courage de l'entamer, sans trop savoir pourquoi. Mais vu la folie "Stephen King" qui a été réanimée ces derniers temps, je me suis lancée. Et j'ai plutôt aimé... sans trouver cela non plus extraordinaire. Le récit est prenant, et j'ai toujours un penchant pour les histoires écrites à la première personne. Mike Noonan peut très bien être apparenté à Stephen King lui-même puisque c'est un écrivain de l'horreur à succès. En cela, la métatextualité est intéressante. L'écriture est plutôt pauvre ( faute à la traduction peut-être ? ) et je la trouve très... "masculine" ( sans vouloir faire un débat sur le genre du texte ) : par là, j'ouvre ce qui m'a dérangé dans ce bouquin ... Les descriptions constantes du désir , un érotisme plutôt lourd et parfois à mon sens assez mal placé avec une vision très caricaturale du corps de la femme. " ouai c'est bon, on a compris que même sur le point de crever, t'aurais bien envie de lui plotter les seins et qu'elle obéisse à tes moindres désirs..." . Le personnage principal en devient presque détestable en fait ( outre un espèce d'ego assez démesuré ) : c'est peut-être voulu, mais ça m'a fait décroché du texte par moment. Par contre, voulu ou pas, là où pour moi cet érotisme lourd m'a franchement cassé les pieds, c'est sur la scène pivot du viol : peut-être une volonté de montrer la bestialité et l'horreur de la scène, mais là pour moi, la suggestion aurait été plus judicieuse et je ne peux m'empêcher d'imaginer un plaisir et un fantasme malsains de la part de l'auteur à l'écriture de cette scène. Vraiment, là, c'était trop. Bon ok, je veux bien remettre ça dans un contexte de l'époque ( bon années 90, faut pas non plus exagérer hein... )

  • Ce que j'ai aimé : La métatextualité, l'angoisse superbement installée, l'histoire qui est prenante et intéressante, le soucis des détails qui ne font sens qu'à la fin du bouquin. La longueur du bouquin n'est pas dérangeante car la lecture reste très fluide, et se lit très rapidement !

  • Ce que j'ai moins aimé : L'érotisme grossier omniprésent ( j'ai rien conte l'érotisme, mais là il était mal placé dans de nombreux moments, à mon goût ), une écriture plutôt fade en somme basée sur les bas instincts du lecteur ( une écriture animale, à laquelle je n'accroche pas ), le personnage principal détestable par son ego assez démesuré ( on finit par avoir envie qu'il meurt en fait, à la place des autres )


Bref, j'hésite à lire d'autres Stephen King. Sac d'os est souvent décrit comme l'un des meilleurs, j'avoue que mon avis mitigé me laisse perplexe à l'idée d'en lire d'autres... Peut-être n'était-ce pas le meilleur roman pour rentrer dans le délire Stephen King ? Peut-être que ce que je n'ai pas aimé est largement moins présent dans d'autres de ses romans ? A voir...




Et vous l'avez-vu lu ? Que pensez-vous de Stephen King ? En avez-vous lu d'autres ? Vous m'en conseillerez ?

lundi 27 novembre 2017

[ Magda Szabo ] ¤ La porte ¤


16/20

Quatrième de couverture

« C’est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n’y change rien. » La Porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Emerence Szeredás, qui fut sa domestique pendant vingt ans. Tous les oppose : l’une est jeune, l’autre âgée ; l’une sait à peine lire, l’autre ne vit que par les mots ; l’une est forte tête mais d’une humilité rare, l’autre a l’orgueil de l’intellectuelle. Emerence revendique farouchement sa liberté, ses silences, sa solitude, et refuse à quiconque l’accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ? 

[ Mon avis ]

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, j'ai ouvert ce livre sans trop de convictions, et je me suis laissée porter par ce personnage touchant qu'est Emerence. C'est l'opposition de deux mondes, celui des lettrés et des gens d'une certaine mondanité, et celui des "rustiques", celui des gens encore couverts des poussières de la guerre, des gens de la terre, qui appréhendent la vie que de façon rationnelle. C'est un récit réaliste, qui relève toutes les subtilités des rapports que l'on peut entretenir avec une personne qui nous est chère, et toutes les fragilités. Un récit qui m'a fait passer du sourire aux larmes et m'a aussi donné quelques remises en question.

  • Ce que j'ai aimé : La personnalité d'Emerence, ce personnage aux multiples facettes mais tout le temps droit dans ses bottes ( notons aussi son rapport aux animaux, que j'ai trouvé véritablement poignant ) On éprouve une véritable compassion pour elle, mais surtout pas de pitié : elle détesterait !
  • Ce que j'ai moins aimé : La narratrice, justement, qui m'a plus d'une fois donné envie de lui balancer un seau d'eau froide sur la tête. On a envie de la secouer, de la reconnecter à la réalité, et véritablement, c'est de la colère pure que j'ai ressenti par moment, colère très certainement voulu par la narratrice qui je pense, devait se "punir" pour mieux accepter un passé légèrement amer.


Avez-vous lu ce livre ? Un livre similaire ? Votre sentiment ?

dimanche 26 novembre 2017

[ Kazuo Ishiguro ] ¤ Lumière pâle sur les collines ¤


15/20


Quatrième de couverture 

Après le suicide de sa fille aînée, Etsuko, une Japonaise installée en Angleterre, se replonge dans les souvenirs de sa vie. Keiko, née d'un premier mariage au Japon, ne s'est jamais acclimatée à l'Angleterre, et surtout elle n'accepta pas le remariage de sa mère avec un homme qu'elle considéra toute sa vie comme un parfait étranger. Mais peut-être l'explication du drame demeure-t-elle enfouie dans le Japon de l'après-guerre, à Nagasaki, ville martyre qui se relevait des plaies de la guerre et du traumatisme de la bombe, durant cet étrange été où, alors qu'elle attendait la naissance de Keiko, Etsuko se lia d'amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, une jeune veuve qui élevait sa fille, la petite Mariko... 


[ Mon avis ]

J'ai choisi ce livre dans un hasard total, en ayant vu que ce monsieur a été élu prix Nobel de littérature 2017. Auteur né en 54 à Nagasaki, donc bien imprégné de l'après-guerre, il raconte dans ce roman la culpabilité parentale au travers le personnage d'Etsuko, une mère "traditionnelle" à la japonaise dont la fille aînée s'est suicidée sans qu'on ne sache réellement la cause. Dans ce roman, on retrouve les vestiges et le silence que laisse "la bombe", c'est un roman basé sur des séries d'analepses, prises bien évidement d'un point de vue interne, d'Etsuko. Certaines situations sont particulièrement poignantes, ce qui contraste avec le calme et l’attitude quasi statique d'Etsuko tout le long. On comprend qu'il y a de gros sous-entendus, et surtout beaucoup de non-dits parfois très durs ( le non-dit et la pudeur propres à cette culture japonaise ) . Kazuo nous laisse nous interroger entre une culture du passé en totale rupture avec notre monde contemporain. Ne vous attendez pas à un récit presque voyeuriste, basé sur la description et l'émotion : au contraire, c'est un texte assez déroutant car basé sur un même rythme plutôt lent-moyen , sans actions surprenantes, nous laissant dans l'attente et dans l'incompréhension. ( je ne le conseille pas donc aux gens qui cherchent une lecture propre à l'évasion )

  • Ce que j'ai aimé : cette lourdeur extrêmement bien retranscrite, ce mystère planant...
  • Ce que j'ai moins aimé : Cela est certainement la volonté de l'auteur, mais le récit et surtout les personnages sont assez déstabilisants ce qui ne permet pas de rentrer réellement dans le récit. On a l'impression d'une mise à l'écart constante et des autres, et de nous, lecteurs. J'ai refermé le livre sans trop savoir quoi penser de ma lecture, mais avec la conviction d'avoir quand même lu un bon bouquin.

Et vous, l'avez-vous lu ? Avez-vous lu un autre livre de l'auteur ?